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Initiation à la " S O C I O L O G I E " - Blog de Christian Mailliot
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25 mai 2011

Théories de l'action collective et intervention sociale

Intervention du 25 mai 2011 (AS1)

 Action collective et mouvement social

Notion_Action_collective_TRANS

 

1.1 De la notion d’action collective

 Philippe Braud (Sociologie politique, 2002 : 641)

« Mobilisation de groupes d’individus tournée en apparence vers des objectifs communs, mais le plus souvent inspirée par des logiques diversifiée auxquelles un mécanisme intégrateur donne une efficacité globale »

1.2 De la notion de mouvement social

1.2.1 Mouvement social

Extrait de l’article de SH « Les théories de mouvement social et de l’engagement »

9 Cf. Titre :

Au sens des sociologues Alain Touraine ( La Voix et le Regard , Seuil, 1978), Alessandro Pizzorno et Colin Crouch ( The Resurgence of Class Conflict in Western Europe since 1968 , McMillan, 1978), un mouvement social désigne une mobilisation porteuse d'un projet de société alternatif, le mouvement ouvrier apparu au xixe siècle en constituant l'archétype. Pour A. Touraine, les mobilisations apparues dans les années 1970-1980 autour du régionalisme, de l'écologie, du féminisme ne sont pas susceptibles de prendre le relais du mouvement ouvrier et ne peuvent donc pas être considérées comme de véritables mouvements sociaux.

En un sens plus large, un mouvement social désigne une « forme d'action collective concertée en faveur d'une cause » (Erik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux , La Découverte, 1996) qui suppose l'identification d'un adversaire (employeur, administration, gouvernement)... En cela, un mouvement social se distingue a priori du groupe de pression et du lobbying . Cependant, il suppose une organisation voire un management, tant et si bien que des analyses récentes récusent la distinction qui est traditionnellement faite entre mouvements sociaux, organisations et marchés.

Les nouveaux mouvements sociaux sont apparus à partir des années 1960-1970 : féminisme, écologie politique, régionalisme, consumérisme... Ils se différencient du mouvement ouvrier par des modes d'organisation renouvelés, plus décentralisés, de nouvelles formes de protestation ( sit in , grève de la faim...), des revendications et des mots d'ordre qualitatifs, centrés sur la quête d'autonomie, etc. Leur émergence est associée au passage à la société postindustrielle (Daniel Bell) et à la montée des valeurs postmatérialistes (Ronald Inglehart). Une lecture contestée depuis par des chercheurs qui rappellent l'existence de revendications qualitatives pour l'amélioration des conditions de travail, dès le xixe siècle.

Plus récemment, on évoque l'émergence de « "nouveaux" nouveaux mouvements sociaux » pour désigner les nouvelles formes d'actions syndicales contre l'exclusion (coordination des infirmières, Droit au logement, Act up, etc.), et de mouvements sociaux transnationaux pour désigner les mouvements anti- ou altermondialisation. Bien qu'ils s'enracinent dans des mouvements anciens (internationales ouvrières), ces derniers s'en distinguent par un répertoire d'actions collectives (contre-forum, pétition électronique, etc.) et de thèmes mobilisateurs liés à la mondialisation et à ses effets. L'attention des chercheurs se porte aussi sur les contre-mouvements sociaux (les luttes pro-Choice et pro-Life contre l'avortement aux Etats-Unis, par exemple).

 

1.2.2.1 Alain Touraine

1.2.2. Les NMS (les nouveaux mouvements sociaux)

 

1.2.2 Les notions de croisade morale et d’entrepreneurs de morale

MATHIEU L., Comment lutter ? Sociologie et mouvements sociaux, Paris, Les éditions Textuels, 2004, p. 35 (Note de bas de page n°2) :

« Les croisades morales sont des mobilisations visant non seulement la défense ou la promotion de certaines valeurs, mais également leur diffusion au-delà du seul groupe de leurs adeptes et l’imposition généralisée de leur respect ; cette appréhension intègre par exemple les mouvements hostiles à l’avortement (Mathieu 2002c). »

 

Cette notion est proposée par H.S BECKER (Outsiders. Etudes de sociologie de la déviance, Paris, A-M Métailiè, 1985, p. 171) :

« Les normes sont le produit de l’initiative de certains individus, et nous pouvons considérer ceux qui prennent de telles initiatives comme des entrepreneurs de morale. Deux types d’entrepreneurs retiendront notre attention : ceux qui créent les normes et ceux qui les font appliquer. ».

 

1.2.3 Les notions de groupe de pression et de groupe d’intérêt

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Qu’est-ce qui déclenchent les mobilisations ?

C’est le titre du chapitre 2 de l’ouvrage de Lilian Mathieu (Comment lutter ? Sociologie et mouvements sociaux, 2004).

 Qu’est-ce qui déclenchent les mobilisations ? ou « Pourquoi les hommes se révoltent-ils ? » ou « Pourquoi ne le font-ils pas plus souvent ? »

A ces questions, les sociologues proposent des différentes réponses, proposent différentes théories en fonction qu’ils mettent l’accent sur :

  1. les attitudes individuelles,
  2. les facteurs structurels
  3. ou tenter d’articuler les deux orientations.

 1. Les attitudes individuelles devant le mécontentement

1.1  Frustration et privation relative (Psychologie sociale, théorie du comportement collectif)

Extrait de l’article de SH « Les théories de mouvement social et de l’engagement »

9 Cf. Titre : Pourquoi se révolte-t-on ?

Selon la théorie de la frustration relative, formulée par des psychosociologues dans les années 60, ce n'est pas la paupérisation qui pousse à se révolter comme le prétend la vulgate marxiste, mais le décalage entre ses conditions réelles de vie et le niveau qu'on s'estime en droit d'attendre à un moment donné.

La courbe en J de James C. Davies (voir schéma ci-contre) suggère que c'est au moment où la situation s'améliore que les révolutions ont le plus de chances de se produire. Pour Ted Gurr, auteur de Why Men Rebel? (1971), le déclenchement d'une révolution suppose encore la mise en évidence de l'écart entre les attentes et la situation réelle par la production de symboles et de mots d'ordre mobilisateurs.

 

1.2  Défection, loyauté ou prise de parole

 

Selon Albert Hirschman, un individu a le choix entre 3 formes d’action pour exprimer son mécontentement :

   La défection en silence (exit)

   La protestation par la prise de parole (voice)

 

   La loyauté (loyalty)

 

« Prenons en exemple : soit une firme qui produit des biens de consommation (l’argumentation s’appliquerait aussi bien, et parfois mieux, à des organisations – associations volontaires, syndicats, partis politiques – qui fournissent des services à leurs membres sans contrepartie monétaire directe. Supposons que les performances de cette firme (ou de cette organisation) se détériorent pour des raisons fortuites et non précisées, mais qui ne sont ni assez décisives ni assez durables pour interdire un retour au niveau de performance antérieur, à condition que la direction en prenne les moyens. La détérioration des performances se manifeste, dans la plupart des cas, tant pour les entreprises que pour les organisations, par une détérioration relative ou absolue de la qualité du bien produit ou du service fourni. Deux phénomènes permettent à la direction de prendre conscience de ses défaillances :

  1. Certains clients cessent d’acheter l’article produit par la firme (ou certains membres de l’organisation, cessent de lui appartenir) : c’est la voie de la défection. Les revenus de l’entreprise fléchissent, le nombre des membres de l’organisation décroît et la direction est contrainte de chercher les moyens d’éliminer les causes de défection.
  2. Les clients de la firme ou les membres de l’organisation expriment leur mécontentement en s’adressant soit à la direction, soit encore à qui veut bien les entendre : c’est la voie de la prise de parole. Ici encore, le résultat est que la direction doit s’enquérir des causes du mécontentement et chercher à y remédier.

La suite de ce livre est principalement consacrée à l’analyse de ces deux voies et de leur interaction. »

 

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1.3  Les coûts et les rétributions de l’action collective

 Extrait de l’article de SH « Les théories de mouvement social et de l’engagement »

9 Cf. Titre : Quel intérêt a-t-on à s’engager ?

S'engager dans une mobilisation collective (grève, manifestation...) a un coût ; de surcroît, les gains obtenus par un mouvement social (comme une augmentation de salaire) bénéficient aussi à ceux qui ne se sont pas mobilisés (les « passagers clandestins »). La rationalité individuelle devrait donc déboucher sur l'absence de mobilisation collective.

C'est le paradoxe mis en lumière par Mancur Olson dans La Logique de l'action collective (1965) à partir d'une approche économique des mouvements sociaux. Il l'élucide en mettant au jour les incitations sélectives destinées à réduire le coût de la participation ou à augmenter celui de la non-participation, que les organisations syndicales proposent sous forme de prestations à l'attention des membres, de perspectives dans leurs carrières ou de contraintes (le closed-shop pratiqué par le syndicat du Livre CGT en France, par exemple, conditionne l'embauche à l'adhésion au syndicat majoritaire).

2. Les dimensions structurelles de la contestation

 

2.1  La contestation dépendante des opportunités politiques (Tilly, Shorter)

 

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